Les vacances approchant, voilà l’occasion de partir quelques jours au bord de l’eau. N’ayant pas souvent l’occasion de pratiquer ma passion en longue session, je souhaite en profiter pour vivre un dépaysement total. Je contacte alors le binôme parfait ! Et oui, car quand on part plusieurs jours sans aucune information sur une rivière, il faut être sûr de la motivation de son partenaire de galère.

Nous réfléchissons ensemble et tombons d’accord sur la destination. Ce sera donc la rivière Meuse. Le jour J arrivé, nous examinons ensemble sur Géoportail pour trouver un endroit paraissant facile d’accès et où le spot semble prometteur. 1h30 plus tard, nous sommes arrivés sans difficulté à notre première destination.

L’endroit est peuplé de bois morts et de nénuphars. Une petite rivière se jette dans la Meuse juste en face de nous. Tout est réuni pour toucher un poisson. Les cannes sont vite posées sur les différents hot spots nous entourant. L’excitation est alors à son paroxysme et tous les espoirs sont permis.

Malheureusement la nuit passe et au matin, seuls des blancs auront fait danser les stow… Mon ami, Eric, découvre alors une bouillette par terre et cela nous donne l’envie pressante de quitter ces lieux si prometteurs. Et oui, l’idée principale de cette aventure est de trouver des lieux peu pêchés où nous sommes sûrs d’être seuls au monde. Le matériel est plié. En route vers l’inconnu.

Les heures défilent. Nous commençons à prendre conscience que cette rivière est très peu accessible. Les quelques endroits dénichés ne correspondent aucunement à nos souhaits. Finalement, après nous être faufilés dans un petit chemin d’à peine la largeur de la voiture, nous finissons par trouver un petit Eden.

Tout comme le premier spot, nous avons de multiples endroits où tendre nos lignes, mais le contexte est plus difficile à pêcher et nous décidons de nous éloigner d’une cinquantaine de mètres pour mener à bien nos pêches respectives. Je vous passe les détails, mais malgré tous nos efforts, aucune carpe ne sera venue nous rendre visite.

La motivation prend alors une toute autre tournure et les questions fusent de toutes parts. Nous étions alors décidés à explorer une autre rivière histoire de repartir confiants. C’est alors qu’un pêcheur de carnassier passe sur son bateau tout équipé. En discutant avec lui, il en vient à nous conseiller de partir plus en aval. Nous voilà donc finalement de nouveau à la recherche d’un poste sur cette rivière capricieuse.

 

Plus nous descendons la rivière et plus le paysage est magnifique. Ceci-dit, il nous est quasiment impossible de trouver un chemin pour nous mener le long de la rivière. Bien sûr, dans les villes que nous traversons nous aurions trouvé mais étant un peu sauvages, ce n’était pas l’idéal. Les kilomètres défilent et voilà que très régulièrement nous tombons sur des ouvrages gigantesques en plein travaux sur la rivière.

Cela réduit encore les terrains de jeux. Finalement, nous tombons sur une île sauvage à environ 2 km des travaux dantesques. Bien sûr, nous sommes très peu équipés pour traverser sereinement et tout est à faire pour se créer un peu de place. Et bien malgré tous ces points décourageants, nous voilà partis comme des Robinson Crusoé !

Deux bonnes heures de défrichage plus tard, nous voici amarrés sur cette île où tout est réuni pour passer un super moment. Le cadre est magnifique, il y a multitude de spots à pêcher et nous sommes seuls au monde. Nous sommes sur un petit paradis. Il reste 3 nuits et le choix de rester ici est évident pour nous.

Un amorçage lourd de mon côté et un amorçage au spot pour mon compagnon de galère. Encore une fois, malgré tous nos efforts, nos différentes approches, les différents appâts utilisés en passant des graines aux bouillettes de toutes tailles, pop up et j’en passe, aucun poisson recherché ne sera piégé. L’expérience d’Eric lui fait dire qu’il est temps de plier, car après deux nuits au même endroit, une carpe minimum aurait dû être séduite par l’un de nos montages. Le moral est en berne et nous voilà sur le chemin du retour bien déçus par cette aventure meusienne.

Nous passons alors juste à côté d’un lac et décidons d’aller repérer en vue d’une prochaine session. Eh bien voilà, à peine vingt minutes passées au bord de cette étendue de 150 hectares et nous voilà regonflés à bloc. Nous sommes rodés et l’organisation se fait très rapidement. Nous voici de nouveau remplis d’espoir pour cette dernière nuit. La journée est sous le signe du repos au soleil et c’est le soir venu que les choses sérieuses ont débuté. Enfin un premier run puissant. Eric prend sa canne et quand je vois la courbure je sais alors qu’un joli poisson y est pendu. Il subit la puissance du poisson et pendant ce temps je m’affaire à mettre le zod à l’eau car le fish se tanque et se détanque donnant du fil à retorde à mon ami.

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Nous ne saurons jamais ce qui était au bout de la ligne car les dreissènes auront eu raison de sa tête de ligne. Voilà le coup de massue qui finit par avoir raison de notre motivation. Malgré tout, si un fish a mordu, peut-être qu’un autre se trouve dans les parages et nous persévérons quand même. Cette fois-ci, c’est à mon tour d’entendre chanter mes delkim. Je prends contact, vis un combat très crispant car l’enjeu est de taille à ce moment de notre aventure. Je finis par mâter ce qui me semble être un poisson sympathique quand tous les deux nous découvrons un silure. Chaque espèce de poisson a bien sûr toute ma gratitude, mais là, je pense que nous avons vraiment la guigne !

Nous remontons les autres lignes, le secteur étant interdit pour la pêche de nuit. Je vais me coucher à la belle étoile, pensant que si les glanes sont sur le coup, s’en est fini de tous nos espoirs. La nuit se passe. Vers 5h du matin, nous rejetons très rapidement, et retrouvons chacun notre duvet bien chaud. Je regarde le décor qui m’entoure et profite de ces derniers instants de quiétude avant de retrouver mes proches. Un timide bip retentit, le calme s’en suit. Puis un son continu me sort de mon duvet ! Serait-ce enfin le poisson tant espéré ? Nous pensons d’abord être de nouveau en présence d’un glane. Aussi, quelle surprise en voyant arriver une commune fuselée entrer dans le triangle magique. Un moment intense de joie évident s’en suit avec la séance photo qui va avec ! Ouf au moins une !!!

Notre persévérance aura quand même payé ! Le bilan est à nuancer car la quiétude recherchée, les paysages somptueux, la rigolade étaient bien au rendez-vous, mais la traque des carpes fût vraiment laborieuse malgré l’expérience de mon ami et les spots pêchés. Partir à l’aventure sans la moindre information est une expérience indescriptible. Nous en gardons un très bon souvenir malgré nos cuisants échecs mais tous deux sommes sur les starting blocs pour de nouvelles aventures halieutiques.

Alors à très bientôt…

texte et crédit photos: Benoit BOISSEAU

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2 Réponses

  1. Quentin Aubugeau

    Chapeau les gars pour votre persévérance !!! ?? en te lisant je revis quasi chaque instant de notre trip sur le Lot avec Fab, c’est vraiment calqué ? en tous les cas super récit et très jolis clichés ??

    Répondre

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