Australie
La pêche de la carpe en Australie
La saison 2017 a été marquée par une de mes plus belles expériences de pêche dans ma jeune carrière de pêcheur. J’ai eu la chance de passer 6 mois en Australie, principalement en Australie du Sud. Bien évidemment, il m’était impossible de ne pas prendre dans mes bagages plus de matériel que d’habits. Je suis donc parti avec deux cannes de 10 pieds, du petit matériel et quelques kilos d’appâts .
Histoire
Étant encore étudiant, je devais réaliser un stage linguistique. Une multitude de choix s’offraient à moi, j’hésitais entre les USA et l’Australie. Les USA m’attiraient énormément notamment grâce à certaines vidéos de pêcheurs que l’on peut voir sur les différents réseaux comme « Carl and Alex Fishing » par exemple. Cependant un trop grand nombre de contraintes économiques et logistiques m’ont fait basculer pour l’Australie. Également, pour me conforter dans mon choix, j’avais un ami qui était présent sur place et qui me racontait ses pêches miraculeuses.
Introduction des carpes
Difficile à croire mais la carpe est tout autant détestée que les lapins ou encore les kangourous par les australiens. Chaque carpe capturée doit être tuée sous peine d’amende, ce qui a été pour moi impossible de faire avec ma culture du No Kill. A la différence des lapins, les carpes ont été introduites dans les années 1860 pour imiter l’environnement européen. A l’époque plusieurs tentatives ont été mises en place pour introduire cette espèce dans des plans d’eau privés. C’est en 1960 qu’une souche de carpe qui avait des facilités de reproduction plutôt que de grossissement parvient à coloniser les milieux aquatiques.
Certains poissons ont donc été relâchés délibérément dans le domaine public.
Recherche de spot
A titre de comparaison, l’Australie, c’est 14 fois la France, les lacs là bas ne se comptent pas en hectares mais en km. Les spots sont tout aussi nombreux que les milliers de kilomètres de fleuves, rivières, lacs dont dispose l’Australie. La quasi totalité de ces endroits est vierge ; n’espérez trouver une petite bordure plate avec de jolis cailloux ronds que l’on peut retrouver dans certains plans d’eau privés.
Mais bon, pas besoin de rechercher une tâche de sable, un arbre immergé, chaque type de plan d’eau est productif. Il suffisait juste de lancer son montage esché soit de bouillettes Crafty Catcher que j’avais emportées dans ma valise, soit de maïs ou de vers de terre pour qu’un départ se produise en moins de 5 petites minutes.
Achat de matériel
La pêche de la carpe en Australie n’est pas développée. Elle reste quasiment impossible pour les quelques locaux qui veulent pratiquer cette pêche qui nous passionne. Ils doivent faire importer leur matériel d’Europe sur le peu de sites qui exportent au pays des kangourous.
Étant parti avec 3 kilos de bouillettes, une centaine d’hameçons ainsi que du petit matériel, je me suis vite retrouvé à court de matériel. J’ai donc du casser mon confort européen en pêchant avec par exemple des plombs brillants qui ne perturbent aucunement les carpes. La compétition alimentaire rend les carpes en frénésie alimentaire toute la journée et cela toute l’année. Il ne m’était pas rare d’avoir une touche rien qu’à la descente du plomb, d’attraper des carpes au leurre ou de harponner des poissons en ramenant mon montage.
Difficile à croire quand parfois nous mettons plusieurs jours avant de faire une prise. Pour eux là bas si cela ne mord pas au bout de 10 minutes, c’est une mauvaise journée. Ils ne me croyaient pas quand, je leur racontais que je ne prenais aucun poisson certains jours.
Recherche de spécimens
Cette pêche miraculeuse s’est rapidement retournée contre moi. En Europe chaque touche est unique, on ne peut jamais savoir ce qui va mordre. Une grosse carpe miroir, ou encore une jolie commune fuselée, c’est cette part de mystère qui fait battre notre coeur à chaque départ.
Au début, c’est agréable d’attraper beaucoup de poissons mais, rapidement je me suis mis dans une pêche sélective en cherchant à vouloir attraper les plus gros poissons australiens. J’ai donc augmenté la taille de mes appâts, augmenté mes hameçons mais cela ne changeait rien. J’attrapais toujours et encore ces petites communes calibrées entre 3 et 7 kg.
Jusqu’au jour, où j’ai eu la chance d’attraper une commune d’une dizaine de kilos qui a validé les objectifs que je me fixais.
Mon deuxième objectif était ensuite attraper des carpes miroirs, qui là bas est extrêmement rares mais qui a chaque fois étaient de jolies fully ou encore de scaly.
Bilan, en moins de 5 mois, j’ai attrapé plus de 500 poissons dépassant les 3 kg et seulement 2 miroirs. Une pêche, je pense d’une vie, qui m’a permis d’établir un joli record personnel que je ne suis pas prêt de battre.
Virus
Toute les bonnes choses ont une fin…
De la même manière que la myxomatose pour les lapins, le gouvernement australien a créé un virus dérivé de l’herpès pour éradiquer toutes les carpes d’Australie. Plusieurs associations de défense des animaux donnent déjà l’alerte en parlant de désastre écologique qui pourrait même arriver en Europe par les Océans.
Je suis divisé par cette décision, j’ai vu des bancs de 50 000- 100 000 poissons en aval des barrages, bouche en dehors de l’eau cherchant à s’oxygéner. Les carpes prennent le dessus sur les poissons autochtones australiens allant même à devenir à certains endroits le seul poisson présent dans l’eau. Quand toutes ces carpes vont mourir, c’est tout un écosystème qui va être perturbé voire détruit. Sans imaginer l’odeur que va dégager des millions de poissons en décomposition.
Conclusion
L’Australie est un paradis de pêche oublié, à plus de 14 000 km de la France, c’est un eldorado de pêche bientôt détruit à nouveau par la bêtise humaine qui veut réparer ses erreurs passées.
C’est une expérience, que je souhaite à n’importe quel pêcheur globe trotter passionné de pêche. Mais avant de préparer un tel voyage, il faut s’armer d’un matériel, solide et fiable. Decathlon ou plutôt Caperlan, a sorti cette année une canne à carpe « travel » en 3 brins en 10 pieds qui aurait été parfaite pour moi à l’époque plutôt que de s’encombrer de mes classiques 10 pieds en 2 brins et de payer des taxes supplémentaires à l’aéroport. En plus de cela, Decathlon a implanté l’an dernier son premier magasin à Sydney qui s’est fait vider tout son stock pêche dans la semaine de son arrivée.
J’ai également réalisé l’an dernier deux vidéos retraçant mon expérience de pêche. Vous pouvez les retrouver sur ma page Facebook (Clément Obin → Vidéos) ou encore sur ma chaîne You tube ( Ici ).
Clément.
C est super ce reportage bravo à toi clément you are a champion
Ton article permet de s évader. Très belles photos.continue comme cela t es un pro.