Est-il possible de choisir une bouillette adaptée à l’automne ? Si oui, comment ?
L’automne est sans doute la saison la plus propice pour assouvir notre passion. Cette saison se caractérise par une baisse des températures et une diminution de la photopériode (temps d’éclairement). La carpe étant poïkilotherme, sa température corporelle va varier en fonction de celle de son milieu. Son métabolisme, ensemble des réactions chimiques qui se déroule dans son corps, s’en trouve légèrement ralenti par rapport à la période estivale.
On dit que la carpe fait des réserves à cette saison : elle aurait tendance à « s’engraisser » afin de passer l’hiver en puisant dans leurs ressources. Son activité alimentaire s’en trouve ainsi intensifiée. A cette période, la nourriture que la carpe trouve doit couvrir ses dépenses énergétiques mais également apporter le surplus d’énergie pour constituer ses réserves.
Si l’on veut aider notre chère compagne de jeu à affronter la prochaine saison, il est indispensable de choisir une bille adaptée. Pour se faire, il faut se préoccuper des nutriments présents dans la bouillette, notamment les protéines et les lipides.
Les besoins de la carpe sont connus. Les recommandations issues de la bibliographie scientifique montrent que les besoins en protéines varient entre 25 et 40% de matière sèche de l’aliment. Si on ramène cela à une bouillette dont le taux d’humidité est d’environ 10%, les besoins en protéines sont de l’ordre de 22 à 36%. Quant au taux de lipides, les besoins sont compris entre 5 et 20%. Pour les carpes que l’on pêche, leur besoin en protéines serait plus proche de 30% et le taux de lipides autour des 10%.
Il convient donc d’éviter les cranckbaits qui n’apportent presque rien d’un point de vue nutritionnel et de proposer une bouillette équilibrée nutritionnellement mais aussi la plus digeste possible. Il faut, pour cela, privilégier les farines dont le Coefficient d’Utilisation Digestif (CUD) est important. Le CUD est le rapport entre la quantité de nutriments ingérée et celle qui, une fois digérée, va être absorbée.
Les protéines contenues dans les farines de poissons ont un très bon CUD, proche de 1. Les épices sont aussi très digestes et ont de multiples vertus dont celle de stimuler/faciliter le transit du poisson. L’apport en lipides peut provenir des farines végétales, carnées mais aussi directement des huiles. Ces dernières doivent impérativement être combinées à un émulsifiant pour augmenter leur pouvoir attractif.
Il est donc important de connaitre la composition des bouillettes avec lesquelles vous pêchez. Si aucun renseignement ne figure sur l’emballage, renseignez-vous auprès du fabriquant afin de connaitre la composition nutritionnelle de son produit. Essayez de trouver une bouillette qui entrera dans les intervalles précédemment cités.
Maintenant que vous savez quelle bouillette privilégier, intéressons-nous à l’amorçage.
L’amorçage variera selon le lieu, lac, rivière ou étang et la durée de la session, du coup du soir à la session longue. Rien ne prouve que la quantité des prises soit proportionnelle à la quantité d’appâts mis à l’eau.
Pour les sessions de plusieurs nuits en lac, j’aime avoir la main lourde. Dès le début, je « marque » au moins un spot en amorçant plusieurs kilos de billes. Ce spot est assez large et peut varier de 100 à 400m2 voire plus. Généralement, ma canne amorcée « lourd » est placée à proximité d’une cassure ou d’une différenciation de fond. Amorcer large permet d’intercepter les poissons se baladant dans une profondeur initialement différente de celle de notre montage. Si un banc de poissons passe par là, il y a de grandes chances que les touches s’enchainent. En étang, j’applique le même principe de localisation mais avec des quantités plus faibles allant de 500gr à quelques kilos.
Pour les coups du soir, que ce soit en plan d’eau ou en rivière, j’amorce raisonnablement entre 5 et 30 billes. L’objectif est de toucher un ou deux poissons le plus rapidement possible. L’amorçage doit guider le poisson vers le piège. L’emplacement de chaque bouillette mise à l’eau a son importance. En rivière, il m’arrive de faire comme un « chemin » ou une « barrière ». Avec une habitude du lieu, on peut appréhender le côté par lequel les carpes vont commencer à manger l’amorçage. Placer sa canne en légère périphérie de son amorçage permet souvent d’accélérer la touche.
En résumé, en automne, pour respecter le poisson tant convoité, privilégiez des appâts de qualité, riches en protéines et en lipides, avec si possible un fort pourcentage de farine de poissons. Quand votre session dure au moins une nuit, n’hésitez pas à amorcer « lourd » sur une canne, cela profitera à nos chères carpes et pourrait multiplier les touches.
texte et crédit photos: Thomas MARTIE, Tom Baits
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