En cette fin de saison, bon nombre de pêcheurs ont tendance à rentrer se mettre au chaud plutôt que d’affronter une des périodes les plus propices pour la pêche de la carpe. La chute des températures en canal entraine une frénésie alimentaire de jour comme de nuit. L’instinct de survie prend alors le dessus sur la méfiance d’un bon nombre de poissons.
C’est dans cette période, que les plus gros poissons se laissent tenter par de nombreux appâts. Comme nous l’avons constaté avec ce nouveau record du monde. Une carpe miroir Hongroise de 49kg capturée en Octobre par un pêcheur anglais.
Le canal, comme les rivières où les poissons sauvages sont en perpétuel compétition alimentaire deviennent des milieux de pêche stratégique à aborder durant cette période. Pour cela, il faut savoir détecter les meilleurs spots de nos canaux.
Spot
Les spots de pêche, sont l’obsession de tout bon pêcheur de carpe qui se respecte. En canal à la différence des étangs, il n’est pas rare de marcher ou rouler plusieurs kilomètres avant de découvrir un emplacement intéressant.
Les spots classiques tel que les ponts, des écluses, des arbres immergés, des bras morts sont toujours des secteurs très prisés des pêcheurs. Les poissons aiment stagner dans ces zones qui sont souvent des endroits de sureté en plus de regorger de nourriture naturelle. Ces repas faciles pour dame carpe comme les anodontes, dressènes et corbicules trouvent un biotopes parfait pour leur développement.
Ces mêmes zones qui à nos yeux résonnent comme un « hot spot » sont bien souvent pêchés régulièrement, que ce soit par les pêcheurs aux carnassiers, ou par les pêcheurs aux blancs. Les carpes sont alors bien souvent dérangées et parfois désertent la zone. Cependant, ces emplacements resteront toujours des endroits productifs quel que soit la saison.
Lors de la frai, il n’est pas rare de remarquer une masse noire perdue dans le linéaire interminable du canal. Les gros poissons étant bien souvent solitaire en plus d’être malin. On parle même d’une forme d’intelligence appelée « Mémoire de carpe ». L’observation en hiver devient de rigueur pour dénicher ces poissons trophées qui restent sur des spots invisibles à nos yeux comme une sortie d’eau chaude, d’ancien pieux, des catways immergés, des enrochements et la liste est longue.
Pour ma part, j’opte souvent pour des pêches rapides, je privilégie les spots classiques de mon petit canal. En abordant une stratégie simple pour ces petites carpes sauvages en traquant sans relâche les quelques gros poissons dissidents.
Stratégie et amorçage.
Grand gabarit
En cette fin de saison, la température de l’eau chute moins rapidement que celle de l’air, je passe sur des parfums épicés et carnés. Durant cette période, l’amorçage léger est de rigueur, pour cantonner les poissons dans les spots préalablement trouvés. Les poissons soumis aux péniches ainsi que par les contraintes de leur environnement nagent parfois sur plusieurs kilomètres afin de s’alimenter sur leurs zones fétiches. La moindre démarcation du linéaire sera toujours productive à condition que le poisson soit sur cette zone à l’instant T. Un amorçage long comme court sera toujours bénéfique en grand gabarit en cette période.
J’utilise, 200 à 500 grammes de bouillettes de 20mm pour limiter l’impact des blancs. Je les laisse durcir en utilisant des sacs de séchage spécialement conçus. Les blancs se désintéressent alors de ces esches, trop dures pour leur bouche. Nombre de pêcheurs aiment pêcher avec des billes tendres synonyme de fraicheur. Ils oublient cependant la puissance des dents pharyngiennes des carpes qui sont 6 à 7 fois plus puissantes que les nôtres.
L’autre raison de cette mode du « tout frais » est aussi l’odeur qui doit être pour certain la plus forte possible pour attirer le maximum de poisson. La carpe est également impressionnante à ce niveau-là, elle possède plusieurs « capteurs » de goût situés sur les barbillons, sur les ailerons pectoraux et pelviens, sous la tête et sur la longueur du corps. Elle est capable de détecter les substances douces, aigres, savoureuses et salines même en eau froide. En un instant, son cerveau identifie l’odeur et détermine si c’est comestible ou non. Des expériences ont prouvées que la carpe peut identifier l’odeur des acides aminés et d’autres odeurs émises par les vers de terre, les coquillages et les plantes aquatiques. L’extrait de crustacé, la poudre de foie et la mélasse contiennent le sucrose et les acides aminés, que la carpe sait reconnaitre et associer comme étant une nourriture ayant une valeur nutritive.
La gamme retro range de Crafty Catcher, notamment avec la bouillette king prawn inchangé depuis 1984, répond au besoin nutritif des carpes depuis plus de 30 ans dans tous les milieux aquatiques.
Petit gabarit
Le petit gabarit est toujours plus simple d’accès, les poissons souvent présents en plus grand nombre sont faciles à localiser.
Pour mes pêches rapide j’opte pour les spots classiques évoqués si dessus. J’adore pêcher les piliers de pont qui sont toujours productifs ne demandant aucun amorçage préalable. Je sécurise au maximum ma pêche en mettant 10 mètres de tête de ligne en 60/100 accompagné d’un leadcore d’un mètre. Dans ce cas, un petit sac soluble ou un stick accompagné d’une dizaine de bouillettes sur un fil soluble noué autour du plomb est largement suffisant en cette période. J’aime réduire volontairement mon amorçage pour être dans cette optique de ne pas nourrir le poisson.
Gamme Big hit Spicy Krill and Garlic 15mm + Tip off bubble gum
Quand, je me décide à faire une session, je procède à un petit amorçage sur 3 jours maximum. J’étale très largement une centaines de billes en 15 mm pendant 2 jours ainsi. La veille de ma pêche je place précisément mes appâts sur les futurs emplacements de mes cannes.
J’ai toujours eu d’excellents résultats avec ces deux techniques en automne et en hiver depuis plus de 8 ans de pêche dans ce petit canal.
texte et crédit photos: Clément OBIN, Crafty Catcher
Prise avec un snowman King prawn 15mm + Tip Off Krill
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